Aujourd'hui ont été placardées des affiches jaunes, qui nous concernent tous ; que l'on soit de la Résidence de Gaulle-Médéric ou simplement habitant du périmètre de la Villa Médéric (vous savez, le chantier à la façade ouvrière), nous sommes tous concernés par l'impact de l'usine Chimicolor, qui oeuvra durant des décennies.
Retour sur ce petit coin, à l'esprit village, peu fréquenté par notre bon Docteur Juvin.
C'est évidemment gratifiant de voir l'alerte de Patrick Garnier et ses efforts têtus, mal analysés et bafoués par la Mairie, enfin pris en compte.
Bravo à lui, et maintenant, témoignons auprès du commissaire-enquêteur de ce que nous vivons.
C'est bête, les élections municipales approchent et on a toutes les raisons de fulminer devant la passivité de notre mairie, sourde à nos appels à l'aide.
Archive : lettre ouverte à monsieur le Maire, datée de 2015, restée sans réponse.
et par ailleurs, pour un dossier plus complet
https://collectifdegaullemederic.blogspot.com/2018/03/comment-mijoter-un-garennois-letouffee.html
https://collectifdegaullemederic.blogspot.com/2018/01/solvants-amiante-la-verite-sur-notre.html
https://collectifdegaullemederic.blogspot.com/2018/01/envoye-special-et-lesprit-des-solvants.html
Etc.
Collectif
de Gaulle-Médéric
La Garenne-Colombes, le 18 décembre 2015
Lettre ouverte à Monsieur le Maire de La Garenne-Colombes
Monsieur,
Habitants d’un îlot de la ville
localisé entre la rue Médéric et l’avenue du Général de Gaulle, nous sommes
témoins depuis 2013 d’un chantier ordonné par l’agence d’architectes
levalloisienne Carré d’Arch, sur le site de l’ancienne usine Chimicolor,
qui réalisa une part de son activité de production d’adhésifs publicitaires et
industriels in situ.
Les travaux ont été arrêtés du
jour au lendemain, après l’alerte lancée par l’un de nous, attentif au respect
du maintien des dimensions perpétuelles de l’allée Henriot, qui fut rétrécie
par le montage invasif de palissades isolant le chantier.
Nous nous sommes réjouis de cet
arrêt et l’avons attribué à notre mise en garde. Notre surprise fut grande et prolongée car
les travaux ne reprirent pas et personne ne s’intéressa à rétablir les
dimensions réglementaires de l’allée Henriot, seul accès pompiers de notre lieu
de vie. Nous étions sans doute candides et ignorions que la société Brézillon,
en charge du chantier, était accompagnée dans ses activités de creusage d’une
entreprise de remédiation qui releva des taux de pollution alarmants.
Ceux-ci contribuèrent sans doute
à la pause prolongée du chantier et au non rétablissement des dimensions
légales de l’allée Henriot : nous supposons à ce point d’enquête que le calcul
des décideurs fut de laisser les solvants remués par l’excavation d’une partie
de la terre polluée se volatiliser gentiment, au nez des habitants du quartier,
totalement isolés d’une problématique environnementale majeure.
Une simple recherche sur le web
nous en apprend long sur le passif pollueur de Chimicolor dans Lyon, sur
le site de Gerland qu’elle occupa entre 1963 et 1995 conjointement avec une
station essence Total* : ont été retrouvés des déchets caractérisés
dangereux, de type solvants halogénés
dans les sols comme dans les nappes, des
PCB-PCT, particulièrement toxiques, écotoxiques même en faible
quantité, du cyanure, du plomb, des TCE et des hydrocarbures,
plus imputables à Total.
En 2007, la construction du
parking de Gerland a été arrêtée car de nouveaux sondages du sol mirent en
évidence la présence de poches de gaz et de nappes d’hydrocarbures**sur le site
de Chimicolor.
La pollution de Chimicolor
sur Lyon a été jugée, dans l’enquête BASOL, imputable à son activité :
préoccupant, non ? Mais revenons à
notre vie de quartier. L’antenne de production Chimicolor a fermé ses
portes en août 2012, au terme de longues années d’activité.
Aujourd’hui Chimicolor maintient deux
sites, tous deux excentrés de toute zone d’habitat dense : en zones
industrielles dans l’Indre (à Buzançais) et dans l’Ain (à Dagneux :
tout près de Total et de Shell, décidément) ?
Tout récemment, le 30 novembre
dernier, nous nous sommes réjouis de la reprise des travaux du 9-11, rue
Médéric. Nous allions bénéficier, passé les désagréments sonores des
marteaux-piqueurs et des allées et venues inhérentes au chantier, d’un nouveau
voisinage, plus coquet… et surtout nous pensions sortir de cette friche
industrielle qui nous marginalise et nous préoccupe, sans que notre maire
n’apporte jamais de réponses à nos questions réitérées.
En fait, la société SITA
remédiation du groupe SUEZ est intervenue durant ces quinze
derniers jours afin de sonder le sol, d’estimer l’état de la terre, de procéder
à une nouvelle excavation. Son action a
été accompagnée par celle du bureau d’études ERM, qui diagnostique les
sites pollués. Les carottages ont été rassurants en premier lieu, puisqu’ils
ont indiqué une présence très résiduelle des polluants qui avaient été trouvés
avant l’arrêt des travaux : solvants
et PCB-PCT.
Les experts estiment cette
volatilisation incertaine, étant donné la nature du sol. Une étude approfondie
va donc être lancée entre la mi-janvier et la fin juin, soit durant un
semestre entier, par SITA remédiation, qui missionne une
autre équipe chargée du « venting » du sol (ou extraction sous vide) *** de
manière plus profonde ; le sous-sol sableux doit avoir absorbé la
pollution de Chimicolor. Les
vapeurs chimiques seront traitées en
surface par incinération ou charbon actif.
Selon ce que livreront les
prochains carottages du sous-sol, serait décidé le plan de construction de la
future résidence voisine.
Le charme de la Garenne-Colombes
réside dans son esprit village. Plusieurs d’entre nous ont dans leurs
connaissances des ex-futurs acquéreurs de la résidence initiale. La raison
majoritairement invoquée par Carré d’Arch pour légitimer
l’abandon du projet a été « l’effondrement
partiel d’une façade… et (l)es risques d’ensevelissement mettant en danger les
intervenants à l’acte de construire… Le service d’urbanisme de la Mairie
de la Garenne-Colombes nous a signifié, jeudi 10 juillet 2014,
l’incompatibilité de notre permis de construire avec les travaux destinés à
protéger la vie des ouvriers travaillant sur le chantier ».
Seul un témoignage bien renseigné
au sein de notre Collectif mentionne l’évocation de risques réels de
pollution. Bref, les contrats de
réservation ont été résiliés à la pelle… si vous le permettez.
Si nous prenons la peine de
dérouler factuellement les événements, tels qu’ils se dessinent maintenant, c’est pour enfin obtenir de la part de Monsieur le maire, le médecin urgentiste
Philippe Juvin, une communication simple et claire à propos de ce
scandale écologique, qui ne peut être étouffé au charbon actif. Le magazine de la Garenne-Colombes
constitue un support idéal d’information rationnelle et juste. Les témoignages
de SITA, d’ERM et de la DREAL, leur analyse des risques réels connus concernant le venting, ainsi que
des effets pour la santé des Garennois de la volatilisation partielle des
solvants entre 2013 et 2014 composent des sujets primordiaux.
Nous aimerions également voir
figurer un tableau prévisionnel des actions prévues par Carré
d’Arch/La Garenne-Colombes/ SITA remédiation dans la réhabilitation de
la zone polluée.
Il ne serait enfin pas superflu que notre maire fasse amende honorable
et répare, par le dialogue, le mutisme qu’il appliqua à chacune de nos interrogations toutes
légitimes.
Vous remerciant de votre
attention, et dans l’attente de votre clarification,
Collectivement vôtre,
Le Collectif de Gaulle-Médéric
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Merci de votre intérêt. Nous allons traiter votre message incessamment.